30 août 2017 3 30 /08 /août /2017 15:41

 

Salut à toi, ô Lecteur rentré un peu plus tôt de vacances – expressément ! – pour profiter quelques jours du Rez-de-Jardin avant de retourner à la Fac*,

 

[*Note terminologique « What the Fac ? » : par « Fac », avec une majuscule, j’entends et j’entendrai sur ce blog toute activité professionnelle combinant, selon des proportions variables, enseignement & recherche, voire même une dose croissante d’administration de l’enseignement supérieur. Amis enseignants-chercheurs de l’Université et autres établissements, mais aussi vous les thésards ou les ex-thésards du secondaire, et même vous, les chargés de recherche/chargés de cours du CNRS et d’ailleurs, c’est à vous tous que je parle quand je dis « Do you Fac ? »]

 

 

Salut donc à toi, ô Lecteur reposé. Le teint halé et la bouche en sourire, heureux de t’être offert quelques jours (quelques semaines peut-être ?) de vraies vacances, tu as décidé d’optimiser ta fin août et de profiter de cette (petite) semaine avant la fermeture annuelle de notre BnF pour venir terminer l’article en retard que tu devais finir en mars, ou préparer ce cours que tu devais boucler en juillet.

 

Bravo.

 

Mais, victime de ton enthousiasme et de ta confiance démesurée dans l’espace humaine, tu es descendu en Rez-de-Jardin sans te méfier, tout guilleret, et sans prendre de précautions. Tu as oublié tous les principes élémentaires de vigilance. Et PAF !, tu as été cueilli à froid par ce monstre des ténèbres, cet épouvantail du cœur, cet être sans pitié que j’ai nommé l’Antivac. 

 

Car si la BnF a aussi ses juilletistes et ses aoûtiens, elle a surtout ses quelques Antivacs, ces réfractaires complets à toute idée de « pause estivale » et de congé, payé ou pas. L’Antivac est cet être froid et calculateur qui a préféré repousser ces vacances à l’année prochaine, voire à celle d’après, pour pouvoir profiter au maximum de l’air conditionné du Rez-de-Jardin et prendre de l’avance sur son retard cumulé de recherches en déshérence. C'est cet être irritant qui, quand par malheur il est obligé de prononcer ce mot qui lui déforme la bouche, « vacances », ne peut s’empêcher de le mettre entre guillemets, à l’écrit comme à l’oral, par ce petit geste agaçant de deux virgules dessinées en l’air des deux mains. 

 

 

Antivac parlant de " vacances "

 

 

Cet Antivac, tu l’as déjà croisé. Tu le connais bien. Il est d’ailleurs facilement identifiable. C'est cet être étrange qui promène ses Ray Ban teintées partout en BnF, du Café des Temps à la salle W, ou à la salle R dans laquelle il a loué une place pour l’été (parce qu’il y fait bien sombre et bien frais). Affublé du sempiternel uniforme Birken-short, il hante le Café des Temps à la recherche d’un Spritz sans alcool (pour pouvoir travailler encore un peu cet après-midi). Sa serviette, il la pose sur les marches de la salle X, au soleil, pour manger en bouquinant un polar slovaque qu’il a fait demander exprès en magasin.

 

L’Antivac, c’est celui qui te salue d’un nonchalant « Alors ça y est ? T’es rentré ? » (sous-entendu « enfin ! ») quand il te croise le 30 août, l’air de dire que lui, au moins, n’a pas démérité du contribuable. Ou par un non moins poignant « Ah bon ? T’as pris des vacances ? » qui fait remonter d’un coup à la surface tout ce stress enfoui consciencieusement sous le sable de ta plage lointaine. Car l’Antivac est fourbe. L’Antivac est vicieux. Pour lui, le 15 août, c'est un jour de BnF de perdu (il adore quand ça tombe un dimanche).

 

Bref, l’Antivac, c'est le réel qui t’agrippe et te cloue à ta chaise pour le reste de l’année. C'est Do you qui te susurre tendrement à l’oreille, alors que t’étais presque content de rentrer, la question solennelle : Do you Fac ? Car oui, il faut l'avouer, Do you est un Antivac récidiviste.

 

Mais ne lui en veut pas trop quand même. Car l’Antivac n’a peut-être pas eu le choix. Il aurait bien aimé, sans doute, pouvoir partir un peu, te rejoindre sur les sentiers du GR20 ou dans ton bungalow à Manacor. Mais voilà, il est resté. Alors il faut bien qu’il s’amuse un peu aux dépens de ceux qui rentrent. En attendant les (vraies) vacances.

 

Doyou

Antivac provisoire

 

 

Post-scriptum

 

Si tu n’as jamais eu la chance de croiser un Antivac, je te laisse ci-dessous un petit portrait chinois de l’énergumène, histoire que tu te familiarises avec ses penchants angoissés et ne sois pas trop désemparé si tu en trouves un sur ta route d’ici demain soir (date de la fermeture annuelle de notre antre, dois-je encore te le rappeler ?) :

 

 

Portrait chinois de l’Antivac

 

Si c’était un film…

Ce serait « Les Temps modernes » de Chaplin, pour le côté enchaîné au travail, ou alors un remake de Die Hard avec Bruce Willis, où le gratte-ciel aurait été remplacé par la Tour des Temps, un autre grand « Piège de cristal ».

 

Si c’était une œuvre littéraire...

Sérieusement, tu vois pas ? La Bibliothèque de Babel, pardi ! Ou alors, en version longue, A la recherche du temps perdu (même s’il en a déjà trouvé le Café, au bas de la Tour des Temps).

 

Si c’était un animal…

Ce serait un escargot, pour la vitesse de croisière, ou alors un Bernard-l’Hermite, qui va partout avec sa maison, sauf qu’ici, la maison, c’est une coque de MacBook.

 

Si c’était un héros mythologique…

Ce serait Hercule (parce que c’est comme ça qu’il se voit, l’Antivac, sûr qu’il est d’accomplir en un été ces douze travaux qu’il doit depuis déjà des mois). Ou alors Sisyphe (parce que c’est comme ça que le voient ses proches, son conjoint, ses agents en banque de salle, son psy...).

 

Si c’était un fruit…

Ce serait un fruit de la passion. L'Antivac est un poète : il se sait rugueux et gris à l’extérieur, mais frais et chamarré à l’intérieur.

 

Voilà, si tu en veux encore, je te laisse faire tes propositions en commentaire.

 

Et pour aller plus loin dans l’exploration de toi-même, parce que je suis un Antivac contrarié qui a beaucoup de respect pour l'oisiveté et la perte de temps en Rez-de-Jardin, voici un site sur lequel tu pourras t’évader quelques minutes et rester, encore un peu, en vacances dans ta tête. Sois fort. Surtout si tu tombes sur le même résultat que moi à ce test : « Cherche encore ». Finalement, ça matche pas mal :

 

https://www.openask.com/fr/tests/3262-quest-ce-que-votre-portrait-chinois-dit-de-vous

 

 

 

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22 août 2017 2 22 /08 /août /2017 14:28

 

Salut à toi, ô Lecteur trop longtemps dédaigné.

 

Que ce mois d'août qui s'achève, en BnF ou ailleurs, te soit doux et tranquille.

 

Ta perspicacité légendaire t'aura permis de le noter : cela fait très exactement 4 ans, 1 mois et 14 jours que j'étais parti hanté d'autres espaces (virtuels et physiques), dans l'espoir de m'arracher, peut-être, aux joies pourtant inoxydables de notre Rez-de-Jardin sempiternel.

 

Que d'eau ! que de caractères ! que de grains de sable ! ont coulé depuis lors sous les ponts, sur les claviers et dans les sabliers du temps qui passe et jamais plus ne revient. Et pourtant, en un sens, me voici revenu à la case départ. En cette salle W du Rez-de-Jardin, par un joli jour d'août, à écrire sans les connaître à mes voisins de table et de destin - à vous, chers chercheurs pâles de l'été souterrain, chers travailleurs de l'espace-sens, à la paupière lourde et à l'esprit toujours en éveil.

 

Je ne te raconterai pas (tout de suite) ce qui s'est passé dehors durant ces quatre années, lentes et brèves, tristes et joyeuses, étranges et familières. Je ne te dirai pas les longues journées loin de l'Alma mATER, à tenter d'essayer de m'ingénier encore, ni les essais avortés de politicaillerie. Je te cacherai, provisoirement, les moments de doute, car ils ne sont pas beau à voir, comme les moments d'allégresse, car ils sont trop à moi.

 

Et cependant, une chose est sûre : je suis parti (voir ailleurs), j'ai vu (ce qui s'y faisait) et je suis revenu (vers la BnF, vers l'Université). Car, on aura beau dire, on est bien ici. Malgré tout.

Alors aujourd'hui, tel un Robinson sur son île esseulé, je scrute l'horizon à facettes du jardin-dans-sa-prison-de-verre, exposé au soleil rare de cet août parisien, et je me pose deux questions, dont l'une au moins te concerne : 

- Où es-tu Jojo ? M'aurais-tu abandonné ? Reviendras-tu hanter ces pages avec moi ?

- Où êtes-vous lecteurs ? Et où prévoyez-vous d'aller pour la fermeture annuelle ?

 

Mais surtout, surtout, je me demande ce que je vais bien pouvoir faire de ce blog, commencé par le doctorant-permanent du Rez-de-Jardin que je fus jadis. Car bien des choses ont changé, depuis. J'ai fini ma thèse, par exemple (avant qu'elle ne me finisse). J'ai aussi fini par déroger (après beaucoup d'acharnement) à la règle de vie professionnelle que je m'étais moi-même fixé. Car, oui, DoyouBnF a aujourd'hui sa place au chaud à la fac, contre toute attente, il y a même un bureau (partagé), et il y est bien content.

 

Alors, si vous le voulez bien, je propose de remplacer pour l'avenir la question au frontispice de ce blog - "Do you BnF ?" - par une nouvelle interrogation, beaucoup plus générale et qu'il ne tiendra qu'à nous d'examiner sous toutes ses coutures : "Où va la Fac ?" ou plutôt, par amour du parallélisme des formes  :

"Do you Fac ?"

 

 

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 17:14

 

Aujourd'hui à la BnF...

 

Petite victoire pour les lecteurs : report de la réforme des modalités de réservation sine die

La direction vient d'annoncer qu'elle reporte la mise en application de l'expérimentation concernant les modalités de réservation des documents, qui devait commencer aujourd'hui, suite à la mobilisation des lecteurs ayant exprimé leur mécontentement. Bravo à tous ! Ce report (restons mobilisés pour qu'il se transforme en retrait définitif...) prouve qu'il est possible et nécessaire pour les lecteurs d'influer sur les modalités de fonctionnement de la BnF. C'est encourageant, mais il faut aller plus loin si l'on veut éviter que d'autres restrictions de service entrent en vigueur sans consultation des lecteurs. A ce titre, je continue de demander à la direction la mise en place d'une consultation générale dès que possible, afin qu'un maximum de lecteurs puissent être informés et consultés sur les décisions en cours et l'évolution de la BnF.

 

Première réunion d'ALUBnF : mardi 9 juillet à 13h30, salle 70 (près du Petit Auditorium, dans le Hall Est du Haut-de-jardin)

Cette victoire collective est de bonne augure alors que se tient, demain mardi, la réunion fondatrice de l'Association des lecteurs et usages de la BnF (ALUBnF), comme annoncé. Pour peser ensemble sur le futur de la BnF, venez nombreux donner votre avis et participer au lancement de notre association. Rendez-vous demain à 13h30 en Salle 70, sur le site de Tolbiac !

 

Adhérez à ALUBnF !

Et que vous puissiez être là demain ou non, vous pouvez d'ores et déjà adhérer en ligne à l'association, en remplissant le formulaire suivant : formulaire d'adhésion ALUBnF

Rendez-vous aussi sur la page facebook d'ALUBnF pour être tenu au courant de nos activités : http://www.facebook.com/alubnf

 

 

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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 06:50

 

C'est fait ! L'Association des Lecteurs et Usagers de la BnF est née ! Nous en avions discuté pendant la campagne pour l'élection du représentant BnF, afin que les lecteurs mais aussi plus largement les usagers de la BnF puissent disposer d'un espace permanent d'information et d'échange. Les statuts ont été déposés en Préfecture, et nous disposons désormais d'une page facebook (facebook.com/alubnf), d'une adresse mail (alubnf@gmail.com) et même d'un compte twitter (@alubnf) ! Bref, nous sommes prêts ! Alors n'hésitez pas à contacter l'Association pour envoyer vos remarques, demandes, suggestions et autres idées pour une meilleure BnF.

 

Un premier rendez-vous important à noter :

 

 

mardi 9 juillet à 13h30 (site BnF de Tolbiac, Hall ouest)

Première réunion d'ALUBnF

 

 

Je vous mets ci-dessous le texte de présentation. Venez nombreux !

A très bientôt donc.

 

ALUBnF_presentation9juill.jpg

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 14:13

 

Aujourd'hui à la BnF...

 

Mobilisation des personnels ce vendredi 21 juin

 

Les personnels de la BnF tenaient aujourd'hui une nouvelle Assemblée Générale pour décider de la suite de la mobilisation du samedi 8 juin. Comme ceux d'entre vous qui étaient à la BnF ce jour-là ont pu le constater, la grève du 8 juin a été fortement suivie, avec 72 des agents de salle (sur environ 150 travaillant le samedi) mobilisés, et 1045 signatures de lecteurs solidaires récoltées, sur la pétition des personnels (diffusée dans le billet précédent).

L'AG d'aujourd'hui - pendant laquelle je suis intervenu au nom des lecteurs pour manifester à la fois notre inquiétude face aux réductions de budget et d'effectifs en cours à la BnF (qui auront un impact direct sur le service aux lecteurs) et notre soutien à la démarche constructive des personnels, dont les syndicats ont pris contact avec moi afin de sensibiliser les lecteurs - l'AG, donc, a décidé d'appeler les personnels à la grève ce vendredi 21 juin, en raison de la tenue ce jour-là du prochain Conseil d'administration (le dernier de mon prédécesseur, je ne pourrai donc pas encore assister à ce CA).

Les personnels distribueront un tract jeudi informant des raisons de la grève et invitant les lecteurs à venir échanger et s'informer sur place le vendredi 21 juin. De mon côté, j'invite tous ceux qui peuvent le faire à répondre à cet appel et à venir discuter avec les personnels. Je serai moi-même sur place à partir de 9h pour informer et échanger avec les lecteurs présents.

Le service et l'accès aux salles risquent d'être perturbés, attention donc à vous organiser autrement pour ceux qui ne peuvent perdre une journée de travail (et notamment : courage, doctorants !). Pour les autres, il est important de montrer aux ministères de tutelle que les lecteurs sont conscients de ce qui se joue actuellement, en manifestant notre soutien au mouvement des personnels et en venant nombreux faire masse.

 

Contact avec la direction de la BnF

 

Par ailleurs, j'ai pu rencontrer hier soir la direction de la BnF, Monsieur le président Bruno Racine, Madame la directrice générale Jacqueline Sanson et Monsieur le directeur des collections et directeur général adjoint Denis Bruckmann, qui m'ont reçu longuement (1h45) et très cordialement, manifestant un fort intérêt pour la parole et les retours des lecteurs, par mon intermédiaire ou autrement.

Nous avons passé en revue les éléments de ma profession de foi et ceux que j'avais pu recueillir durant la campagne électorale auprès de vous, ainsi que les évolutions en cours et la manière d'associer plus en amont les lecteurs à tous ces processus. La discussion est donc ouverte et j'espère que nous pourrons avancer rapidement sur de nombreux points, dès le début de mon mandat officiel, en septembre. Je vous tiendrai bien entendu au courant de toute avancée concrète.

 

Création d'une Association des lecteurs et usagers de la BnF (ALUBnF)

 

Enfin, grâce à la mobilisation de tous les candidats actifs pendant la campagne, je peux d'ores et déjà vous annoncer en avant-première qu'une "Association des lecteurs et usagers de la BnF" (ALUBnF) est en cours de création. Elle tiendra normalement sa première réunion fondatrice le 9 juillet. Je vous donnerai toutes les informations d'ici là, en attendant que l'association dispose de ses propres outils de diffusion et de communication, afin que puissiez être le plus nombreux possibles à cette réunion fondatrice ! 

 

En tant que représentant des lecteurs, je vais dorénavant faire de mon mieux pour continuer à vous tenir informés et servir d'interface entre les lecteurs, les personnels et la direction. Je compte donc sur vous pour continuer à m'envoyer vos remarques, idées, suggestions, revendications, afin de m'aider dans cette tâche. Et je compte surtout sur vous pour vous investir dans l'association à venir qui permettra aux lecteurs de disposer d'un outil collectif utile et important pour l'avenir !

 

A vendredi à la BnF pour ceux qui pourront être là !

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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 21:46

Bientôt, à la BnF,

(à partir du 31 août et pour trois ans)

 

Do you BnF sera votre réprésentant officiel, lecteurs du Rez-de-jardin ! Après une campagne intense et fraternelle, grâce à l’investissement combiné de plusieurs candidats avec moi, les é-lecteurs se sont déplacés, quatre fois plus nombreux que lors de la dernière élection (ce qui est en soi un succès collectif important), et ils m’ont élu.

 

Emu l’élu, par ce geste de 127 électeurs sur 410 suffrages exprimés, qui traduit à la fois une mobilisation importante en général, et une mobilisation massive des lecteurs de ce blog en particulier : c'est à vous, avant tout, que je dois aujourd’hui cette élection, comme j’ai pu le constater avec plaisir durant la « campagne électorale », pendant laquelle j’ai pu rencontrer nombre d’entre vous que je ne connaissais pas encore. Alors merci, et continuons ! Ensemble, nous partageons un lieu de travail et un lieu de vie, le Rez-de-Jardin, mais aussi ses histoires, drôles et moins drôles, et l’envie de le préserver et de l’améliorer, malgré les temps sombres qui s’annoncent.

 

Car le travail ne fait que commencer, et il s’annonce ardu. La plupart d’entre vous a déjà entendu parler des coupes budgétaires et des limitations de service en cours d’application, qui risquent d’apporter de grands changements dans les mois qui viennent, et pas dans le sens escompté par ceux qui ont voté pour ma profession de foi. Les personnels de la BnF, et notamment les vacataires, dont la précarité est en passe d’être accentuée encore (ce qui aura un impact direct sur les lecteurs évidemment), sont déjà mobilisés à ce sujet. Il faudra sans doute que nous le soyons nous aussi rapidement si l’on veut tenter de limiter les dégâts.

 

De mon côté, mon premier souci est d’abord d’obtenir le maximum d’information très vite, sans attendre ma nomination officielle le 31 août, afin de tenir informés les lecteurs de ce qui se passe, concrètement et précisément. J’y travaille en ce moment, et je vous communiquerai par le biais de ce blog, mais aussi de ma page facebook et de mon compte twitter toute information utile, en attendant de disposer des instruments officiels de communication de la BnF, avec le début de mon mandat fin aôut. N’hésitez pas, d’ailleurs, à m’envoyer (par message privé à mon adresse : doyoubnf@gmail.com ou en commentant ce billet), toute information et tout document susceptible de contenir des informations sur les évolutions en cours. Et merci à ceux qui ont déjà commencé à le faire ! 

 

Sachez aussi que nous réfléchissons à la création d’une association de lecteurs du Rez-de-jardin (ou re-création, puisqu’une association de ce type a déjà existé il y a quelques années apparemment) qui servira d’instrument d’information et de mobilisation et fournira un espace commun d’échange et de réflexion sur « notre » Rez-de-Jardin (en incluant, dans cet adjectif possessif collectif, toutes les personnes et personnels qui y travaillent et y passent le plus clair de leur temps). En attendant, n'hésitez pas et continuez à me communiquer par mail ou commentaire vos suggestions, remarques, critiques, demandes et autres questions sur le fonctionnement du Rez-de-Jardin : je centralise et j'ajouterai tout ça à mon petit cahier de recueil de doléances commencé pendant la campagne...

 

Bref, nous sommes au début d’un long combat, aussi bien pour les micro-ondes que pour l’ouverture du jardin central, tant pour le maintien et l’amélioration des horaires que pour la pérennisation des personnels et des services. Heureusement, nous sommes nombreux. Je compte sur votre aide, et Jojo aussi !

 

Dorénavant, vous l’aurez compris, ce blog va donc changer de vocation principale. De journal humoristique racontant les histoires qui nous arrivent en Rez-de-Jardin, il va devenir un outil de diffusion d’information plus « sérieux », en attendant que l’association soit créée et que nous ayons des outils propres en état de marche. Mais même ainsi, le blog reste de toute façon fidèle à sa description première, qui figure toujours en haut à droite :

 

« La vie à la Bibliothèque nationale de France (BnF) vue par des résidents permanents du Rez-de-Jardin »

 

Evidemment, il n’est pas exclu que je redonne de temps en temps la parole à Do you et Jojo pour quelque intermède plus léger, parce qu’il faut quand même savoir continuer à rire un peu, malgré ces temps tristes (ou plutôt justement parce que les temps sont tristes).

 

En attendant de pouvoir vous en dire plus, très rapidement, sur ce qui nous attend en Rez-de-Jardin, et sur ce que l’on peut faire pour tenter de l’éviter, merci encore à tous de votre mobilisation, et à très vite en BnF !

 

Do you

 

NB : les autres outils de communication utiles pour l’instant, outre la newsletter de ce blog :

- mon compte facebook : http://www.facebook.com/doyou.bnf

- mon compte twitter : @doyoubnf 

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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 16:59

 

Aujourd'hui, à la BnF,

 

Douze candidats, contre cinq en 2010 ! C’est un véritable déluge de démocratie que s’apprête à vivre le Rez-de-Jardin de la BnF pour l’élection 2013 de son représentant des usagers. Si le nombre d’électeurs était appelé à augmenter dans les mêmes proportions, on pourrait presque friser le nombre inouï de 250 votants fin avril, contre 99 en 2010 (sur 17 428 inscrits quand même). Je commencerai donc ce billet par appeler à une mobilisation massive des é-lecteurs du Rez-de-Jardin, afin que le nombre de candidats ne dépasse pas celui des votants. A vous de jouer pour porter le taux de participation à des niveaux astronomiques (la barre du 1% de participation sera-t-elle enfin franchie ? Le suspense s’annonce insoutenable).

 

Le deuxième épisode de The Ouest Wing est donc bien lancé. Et Do you BnF y jouera sa partie, puisqu’il est lui-même candidat.

 

 

Oui, j’ai décidé de tenter de passer de l’autre côté du blog, et d’aller voir un peu comment se passent les choses au C.A. de notre BnF, si vous m’en donnez l’occasion. Ce sera un combat rude. Ce sera un combat long. Et ce sera un combat fratricide, puisque deux autres candidats, se réclamant de « Do you BnF », ont sollicité, sur ce blog même, mon soutien et vos suffrages.

 

Je les salue tous les deux. Et je les remercie de voir en ce blog un point de ralliement et une base de mobilisation. J’aurais aimé pouvoir leur apporter le soutien sollicité, à tous les deux, d’autant plus qu’à en croire nos professions de foi respectives, nous avons des programmes approchants, qui font regretter a posteriori qu’aucun d’entre nous ne se soit manifesté plus tôt. Cela aurait peut-être permis une concertation préalable ?

 

Mais jouons le jeu de la démocratie jusqu’au bout, camarades ! Laissons les lecteurs du blog décider lequel d’entre nous aura leur voix, et les électeurs du Rez-de-Jardin se faire une opinion par eux-mêmes.

 

Do you BnF sollicite donc vos suffrages à tous, lecteurs qui m’avez suivi virtuellement sur ce blog pendant trois ans, pour aller porter notre voix réelle et collective auprès des instances BnF et de Bruno Racine lui-même s’il le faut.

 

Parmi les propositions et revendications ci-dessus, je me permets de relever plus particulièrement l’une d’entre elles ici, parce qu’elle constitue un point distinctif majeur avec les autres candidats, et parce qu’elle m’a été suggérée par Jojo BnF lui-même : le combat pour l’ouverture du Jardin central aux lecteurs du Rez-de-Jardin, au moins par beau temps. Vous qui nous connaissez, Jojo et moi, savez à quel point et depuis combien de temps nous défendons sur ce blog cette idée. Ne serait-ce pas merveilleux de permettre enfin aux chercheurs du Rez-de-Jardin, le peuple aux paupières lourdes et aux pupilles dilatées, de s'aérer un peu et de briser le mur de verre qui nous sépare de notre jardin commun ?

 

Ô ! ce sera difficile, voyons les choses en face ! Je vous promets – ça oui ! – de la sueur et des larmes dans cette entreprise particulière, au résultat incertain. Mais je vous promets aussi de porter cette revendication, et toutes les autres, d’une voix ferme et déterminée, et de tout faire pour que d’ici la fin de mon mandat, nous puissions trinquer tous ensemble, avec Jojo, au soleil de notre Eden à nous.

 

 

Do you BnF

 

 

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 07:27

 

Il y a deux jours, depuis la BnF…

 

Ô Lecteur-Électeur, le devoir t’appelle ! Si tu es régulièrement inscrit à la BnF (contrairement à Jojo, par exemple), tu as dû recevoir vendredi 25 janvier un message de nos autorités BnF nous informant de la tenue prochaine, au mois d’avril, des élections de nos représentants des lecteurs.

 

(Si, si ; on en a)

 

C’est donc un grand moment de démocratie qui nous attend si l’on veut faire en sorte que les prochains représentants du Haut et du Rez-de-Jardin soient élus avec des taux d’abstention moins élevés que ceux que j’avais rapportés lors de la dernière élection, en 2010.

 

Do you BnF, on le devine, se sent très concerné. Il se propose donc de suivre en direct la campagne pour cette élection à partir de ce blog, et de recueillir au fur et à mesure vos revendications. Ce cahier de doléances collectif sera transmis au candidat que je déciderai de soutenir une fois les propositions de foi connues, fin mars. Ce candidat officiel sera bien entendu estampillé « Do you BnF » et devra être titulaire, au moins, d’une Silver BnF Card.

 

Vous trouverez ci-dessous une première série de revendications qui avaient déjà été proposées en 2010 et qui seront reconduites pour 2013, rien n’ayant été fait à ce jour pour les satisfaire.

 

 

Revendications en cours


1. L’ouverture du jardin central pour les lecteurs (et agents) du Rez-de-Jardin, avec aménagement d’une terrasse pique-nique. On ferait ainsi d’une pierre deux coups : éviter les attroupements pour manger sur les marches de la salle X / redonner un teint de pêche au peuple blafard du Rez-de-Jardin.


2. Des fours à micro-ondes dans les clubs du Rez-de-Jardin pour pouvoir changer un peu (quand même) du menu trio. Ce serait un complément idéal au volet « marche quotidienne » mis en place par la BnF dans le cadre du programme « Manger Bouger » du Ministère de la Santé.


2. Des câbles Internet à chaque place pour éviter de devoir provoquer en duel son voisin d’en face, ou de devoir simuler une alerte à incendie pour espérer avoir accès à son câble pendant ne serait-ce que 10 minutes.


3. Des casiers en fer et à cadenas dans les halls inoccupés de la Tour des Temps et de la Tour des Nombres, pour pouvoir stocker ses affaires entre deux journées BnF. Ils seront réservés aux lecteurs Golden et Silver.


4. Une réfection des toilettes pour les rendre plus écologiques et éviter qu’elles ne se déclenchent toutes seules toutes les 10 secondes. (Message personnel : le changement du sèche-mains-qui-envoie-de-l’air-froid-plutôt-que-chaud, depuis un an, dans les toilettes pour hommes de la Tour des temps serait, en passant, le bienvenu).

 

5. La mise à disposition, à l'accueil de chaque tour, d'une paire de rollers pour aller aux toilettes plus rapidement, et pouvoir se la jouer un peu comme ça.


6. L’installation d’un détecteur à décibels dans les couloirs, pour éviter les conversations trop haut perché et les appels téléphoniques « comme à la maison », qui permettent à toute une salle de lecture de connaître ta liste de courses pour le soir.

 

 

J’attends vos nouvelles propositions (en commentaires) pour améliorer la vie en Rez-de-Jardin.

 

Je ferai un point régulier au fur et à mesure, pour que nos aspirants-candidats commencent à en prendre de la graine, et puissent nourrir leurs professions de foi.

 

Que la première saison de the Ouest Wing commence !

 

TheOuestWing.jpg

 

 

 

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22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 18:05

 

 

Aujourd’hui à la BnF…

 

Comme Jojo l’avait remarqué dans le dernier post (à sa manière toujours un peu à côté de la plaque et décalée, mais c’est pour ça aussi qu’on l’aime, quand même, le Jojo), la fin 2012 m’a vu disparaître un moment, histoire d’assurer sereinement la transition entre le DoyouBnF thésard et le Doyou post-thésard.

 

Check. Ça, c’est fait.

 

 

Je suis désormais revenu hanter les couloirs du Rez-de-Jardin, par ce mois de janvier neigeux de l’année 2013, première année sans thèse depuis plus d’un lustre (à l’époque révolue où j’ai commencé ma thèse, Jacques Chirac était encore président  ; Ben Ali aussi ; je ne savais pas qui était Barack Obama ; Zidane jouait toujours de la tête ; Nicolas Demorand me réveillait le matin (et il était pote avec Stéphane Guillon) ; et MegaUpload m’endormait le soir). Bref, c’était une autre époque.

 

Mais la BnF était déjà là, elle, avec ses routines que je retrouve toujours avec délice.

 

Pour fêter cette permanence de notre Alma mater et de nos repères en Rez-de-Jardin, j’ai pris la ferme et solennelle décision de ne pas prendre les dix bonnes résolutions suivantes pour 2013, qui auraient pu introduire un quelconque changement dans mes habitudes bien ancrées :

 

1. Manger moins (de menus Trio).

Seriously ? – comme on dit dans les séries US. Mais c’est trop dur ! Quelle motivation resterait-il à venir en BnF avant 14h du mat’, si ce n’était pour les promesses toujours tenues de l’indéboulonnable Menu Trio : son sandwich italien à la mozzarella jaune (exclusivité mondiale du Café des Temps, que tous les cafés de gare nous envient) ; ses salades aux feuilles presque fraîches ou aux pâtes bien trop cuites ; les poivrons rouges-jaunes-rouges de la salade espagnole (le sens du détail) ; l’ascétisme légendaire de sa salade gourmande (recommandé pour les régimes détox d’après-fêtes) ; le müsli pilé-comme-à-la-maison de ses compotes, servi à part dans son pilulier en plastique ; la teneur en sel de son saumon fumé ou de ses soupes à croûtons, digne de la mer Morte. Se passer de tout ça et faire soi-même ses tupperwares ? Impossible.

 

2. Arrêter de boire (pour éviter d’aller aux toilettes).

La raison voudrait en effet que tout lecteur sensé du Rez-de-Jardin s’abstînt d’ingérer trop de liquide dans la journée, pour éviter les déplacements de vingt minutes aux toilettes, qui peuvent vous faire rater une deadline pour un article, à force de répétition. Mais le corps a ses raisons que la raison ne connaît pas, et pour ma part je m’imbibe déjà d’au moins un litre par jour rien qu’en café. Alors plutôt que de mourir de soif ou de m’endormir sur ma table, filet de bave compris, je militerai à l’avenir pour un accès privilégié des lecteurs de ce blog aux toilettes du personnel, derrière les banques de lecture.

 

3. Courir (pour arriver le matin avant que le vestiaire Ouest n’affiche complet).

Vous l’aurez noté (ou pas), la BnF a décidé de devenir en partie une succursale du MK2 et, pendant les travaux, de fermer l’entrée Est. Mais pas son vestiaire ! Avec un peu de chance, si vous n’êtes pas là avant midi, vous trouverez le vestiaire Ouest fermé (complet) et vous devrez vous rabattre gaiement sur le vestiaire Est, quitte à revenir ensuite en salle W. Il peut donc arriver que vous fassiez trois fois la BnF dans sa longueur avant d’arriver à votre place le matin. C'est la contribution spéciale de la BnF et de Bruno Racine au programme "Manger Bouger" du Ministère de la Santé, notamment son volet "30 minutes de marche quotidienne". Sympa. (Des précisions dans un prochain billet).

 

4. Ne plus sortir le soir (à 20h) : c’est vrai que sortir à 18h30 de temps en temps, ça fait du bien, on va pas le nier. Mais bordel, 20h, c’est quand même le pied ! Voilà bien un des rares moments de communion collective en BnF, quand tout le monde se retrouve à la queue leu leu devant le vestiaire, à attendre sagement pour reprendre ses affaires. Elle est pas belle la sortie d’usine des travailleurs du Rez-de-Jardin ? C’est dur d’y renoncer, surtout quand on a passé la moitié de l’après-midi à digérer son Menu Trio et qu’on commence à peine à retrouver un semblant de productivité vers 17h30…

 

5. Travailler plus (encore un peu plus).

Sans commentaire. Vue la non-résolution précédente, je dis que je vois vraiment pas comment c’est possible. Ou pour le dire en des termes plus clairs : **montez le son et cliquez ici**

 

 

6. Gagner plus (de points pour ma Golden BnF Card).

J’ai beau m’évertuer depuis cinq ans, je dois me rendre à l'évidence : je n'y arriverai jamais. Les conditions sont trop drastiques (et pourtant, c’est moi qui les ai fixées). Je ne vois qu’une seule solution pour contourner cette sixième non-résolution : militer d’arrache-pied pour la mise en place par le service des lecteurs d’une Silver BnF Card, un peu moins dure à obtenir que la Golden, mais qui permettrait quand même de récompenser les assidus non obsessionnels (il y en a).

 

7. Avoir la foi (en son voisin d’en face et croire qu’un jour - oui, un jour - il ne s’attribuera plus d’office et unilatéralement l’unique câble internet pour toute la journée).

C’est peine perdue. Autant je crois en l’Homme, autant je ne crois plus, depuis longtemps, en mon voisin d’en face du Rez-de-Jardin. Certes, ce n’est pas tout à fait sa faute : si toutes les places étaient dotées d’un câble internet, comme cela arrive dans certaines salles (mais ces places sont les plus chères dans la lutte des places), il y aurait moins de tensions fratricides en salles de lecture. Mais dans les conditions actuelles, c’en est fini pour moi de tendre l’autre joue en 2013. Maintenant, je riposte. Maintenant, ça va chier !.

 

8. Obéir (quand on me demande de ne pas manger sur les marches du Café des temps).

Jamais ! Primo, si Dieu BnF (aka Dominique Perrault) avait voulu que l’on mangeât à l’intérieur des clubs et cafés, il n’aurait pas engendré qu’une poignée de petits-tabourets-qui-tournent-sur-place-mais-qui-sont-cloués-au-sol-pour-pas-que-tu-les-bouges-pour-manger-avec-tes-potes. Ce qui fait qu’à la BnF, t’es limité à deux amis maximum pour manger. Deuxio, j’arrêterai de manger sur les marches du Café des temps quand le jardin central sera ouvert aux lecteurs et qu’on pourra y sortir pique-niquer. Troisio, et c’est une condition sine qua non, j’arrêterai de manger ad libitum sur les marches quand les souris arrêteront de se balader ad nauseam à l’intérieur même du Café des temps, comme j’ai pu le constater plusieurs fois de visu, ruinant de facto et a fortiori l’argument ad hoc selon lequel manger in situ sur les marches est a priori la raison pour laquelle les souris prolifèrent intra muros en Rez-de-Jardin. Ita missa est.

 

9. M’habiller convenablement (et ne pas mettre, par exemple, de tongs en été).

Cela non plus, je ne peux m’y résoudre. Qui chantera un jour les plaisirs podotactiles de la moquette rouge écureuil qu’on caresse de ses orteils, l’été, quand dehors il fait chaud ? Quelle chaussure de ville parviendra à imiter d’assez près le flip-flap des tongs légères qu’on promène sur le parvis, pour me convaincre d’abandonner ce moyen de transport pédestre estival ? Bref, mes tongs, j’y tiens, je les garde.

 

10. Ecrire (un post par jour) ou arrêter ce blog (à jamais).

Alternative douloureuse, à laquelle, là non plus, je ne céderai pas. Un billet par jour ? Come on ! Je l’ai fait à une époque, mais j’étais jeune et fou. Il faut manger maintenant, et aux dernières nouvelles, ce blog ne nourrit pas son Doyou. Mais l’arrêter pour autant ? Ce serait comme arrêter la BnF. Inimaginable.

 

Et il reste tant de choses à dire sur notre antre commun…

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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 17:33

 

Il était une fois, quelques jours ago, en BnF…

 

 

La bouche en sourire, affichant l’air béat du soldat ayant survécu à une belle bataille, j'escaladai le parvis, suivant à contre-courant les rayons crayeux d’un soleil pastel. Un coup d’œil sur la Seine, qui coulait libre à mes pieds. Un clin d’œil aux trois tours, que mon champ de vision embrassait. Un soupir d’aise en atteignant l’esplanade. J’avais fini ma thèse et je rentrais au bercail.

 

Je l’ai vu arriver, un beau jour, tout content, l’air sûr de lui, comme s’il venait de ressusciter, DoyouLazare, après des jours et des jours de mort provisoire. Je sais pas d’où il sortait, mais il avait l’air heureux de remonter les marches, je vous raconte pas ! On se serait cru au festival de canne.

 

Après trois semaines de souffrances, cloîtré, ailleurs, à vomir des bouts d’idées arrachées à un plan tordu puis jetées à la va-vite sur un fichier préformaté, j’avais obtenu le droit, négocié à grand prix chez le sieur Papyros – le marchand de volumes qui échange vos nuits blanches contre une thèse reliée – le droit, dis-je, de rentrer chez moi, en BnF.

 

Il avait pas l’air fin, faut bien l’avouer, les-cernes-gonflés-les-yeux-rougis, le poil mat du Doyou qu’a peu dormi. Bien Niqué de Fatigue (BNF), quoi.

 

Alors je suis rentré. Tel le fils prodigue honteux d’avoir renié, pour les derniers jours, l’alma mater aux quatre tours, et d’avoir dépensé tout le crédit de sa Golden BnF Card, durement accumulé depuis des lustres à hanter le rez-de-jardin. Mais heureux, comblé, car il sait qu’il sera accueilli, malgré tout, comme le rejeton perdu qu’on a retrouvé, le teint pâle et l’œil hagard, mais retrouvé quand même : la BnF accepte en son giron tous ceux qui l’idolâtrent. Et j’étais de ceux-là.

 

Je l’ai appelé, il a pas entendu ce sourdaud. Bordel, je me suis époumoné, mais y avait un convoi de Japonais qui passaient à ce moment-là, visitant le parvis Perrault (aka l’espla-patinade du Quai François Mauriac).

 

Humant l’air hivernal qui courait sur l’esplanade, je m’approchai d’Entrée Ouest, retrouvant ma pente d’accès à l’antre-livre. Au passage, je caressai de la paume gauche le mur d’acier aux contours froids, à l’arête duquel je m’inoculai derechef la fièvre BnF. Je descendis, que dis-je, je dévalai le tapis noir trempé de pluie et, franchissant timidement la porte tournante, je souris au vigile, aux gardiens du vestiaire, aux fanons de la baleine Bourgeois, à la porte d’entrée über-lestée-qu’on-dirait-un-âne-mort, à l’escalator 427, et à la vie et à l’amour.

 

Fallait le voir, tout guilleret, comme un gamin devant son sapin de Noël et ses cadeaux tous chauds. A pleines dents qu’il souriait, ce benêt. Tout le temps. Il a fait sa mallette, vous savez, transparente et tout et tout (parce qu’avec les nouvelles directives en Rez-de-Jardin, c’est du sérieux, maintenant, ça déconne plus trop avec les sacs-à-pique-nique qui dépassent, hein). Et puis, il a pris l’escalator : le premier :  puis le second. Il a passé le tourniquet, toujours l’air aussi niais, un fou heureux, quoi, il s’est avancé et il a fait un truc, bordel, si sa mère avait vu ça, elle aurait eu honte de lui, parole, elle le renie, on aurait dit Wojtyla de retour en Pologne.

 

Je tombai à genoux sur la moquette rouge écureuil, et dans un délire de joie j’embrassai ses poils ras. Larmes à l’œil. Ravissement (« N’ayez pas peur ! », eus-je envie de crier à tous mes camarades encore engoncés dans leurs chapitres sacrés, « le bout du tunnel n’est plus très loin, et je l’ai traversé. »).

 

J’étais scié. Sans déc’, je serais bien allé lui botter les fesses au Doyou, pour qu’il se relève. Les séquelles de la fin de thèse, sans doute. Enfin, que voulez-vous, fallait bien le laisser se défouler le petiot. Je me suis quand même approché plutôt que de l’ignorer (c’eût été moche). Et il m’a vu.

 

Et je le vis. Jojo au fond du couloir, se dandinant, serein, sûr de lui. Il a souri (enfin, je crois). Il s’est approché.

Il m’a regardé.

Je l’ai regardé.

J’ai ouvert la bouche pour parler.

Je l’ai refermée.

Je l’ai regardé.

Il m’a regardé.

Il m’a dit : « T’as pas fini de vouloir te la péter comme dans Bref à la télé ? ».

J’ai dit : « Ok ». Il m’a dit : « Et ta thèse, tu l’as finie ? ». J’ai dit oui (j’étais bien). Il m’a dit : « Et maintenant ? ». Je lui ai dit : « Maintenant, Jojo, les affaires reprennent ! ».

 

C’est la dernière fois que je l’ai vu, Monsieur l’enquêteur. Des agents de salle l’ont bien aperçu qui entrait, con/quérant, en salle O. Mais il s’est éclipsé vers 16h (petit coin oblige). Et personne n’a plus revu Do you BnF.

 

 

 

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